lundi 21 novembre 2016

Une famille trop parfaite - Rachel ABBOTT


Quatrième de couverture :
 
Un suspense psychologique riche en émotions, dans la lignée de P. D. James et de Lisa Gardner.

Olivia Brookes et ses trois enfants se sont volatilisés.
Pourtant, dans leur jolie maison des quartiers chic de Manchester, tout semble normal : la voiture de la jeune femme n'a pas bougé, aucune affaire ne semble manquer. Même le sac à main et le téléphone d'Olivia traînent encore dans la cuisine. Un mystère pour la police.
Plus étrange encore : l'école assure ne pas avoir vu les enfants depuis plusieurs semaines ; Robert, le mari d'Olivia, semble plus furieux que désespéré ; et surtout, le nom de la jeune femme revient dans une ancienne affaire de disparition.
Car, deux ans plus tôt, c'est Olivia qui lançait, affolée, un avis de recherche pour retrouver son mari et leurs enfants, dont elle était sans nouvelles...

Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez les Brookes ? Quels sombres secrets cache cette famille que tout le voisinage pensait si tranquille ?


***

Mon avis :

Si tu aimes les récits basés sur les faux semblants, un grand classique de la littérature noire, cet ouvrage te plaira incontestablement. Tout est dans la quatrième de couverture. Si je t'en dis plus, je risque fort de gâcher une partie de ton plaisir de lecture et il n'y a rien de plus frustrant que ça.

Cela dit, une fois le livre refermé, j'ai eu du mal à savoir qu'en penser. L'avais-je aimé ou non...?
On y retrouve bien sûr tout ce qui fait le charme de ce type d'intrigue : une accumulation de mensonges, des gentils qui ont l'air tellement gentils qu'ils en deviennent suspects, des rebondissements à la pelle... Même si, sur la fin, je t'avoue que j'ai trouvé que l'auteur en faisait un peu trop. Il n'aurait rien fallu de plus.
Mais j'ai adoré la façon dont je me suis sentie baladée tout au long de ma lecture, à avoir envie d'incriminer tel ou tel protagoniste, à me sentir dans le doute en permanence. parce que, avouons-le tous, c'est aussi une grande partie du plaisir des amateurs de roman noir que d'essayer de deviner qui est le coupable avant la fin.

Reste que le personnage principal, Olivia, manque pour moi un peu d'épaisseur. Elle ne se détache pas réellement du lot. Je lui ai trouvé un côté terriblement ordinaire qui m'a un peu dérangée. Mais après tout, peut-être était-ce voulu par l'auteur.
Mention spéciale cependant pour certains des endroits évoqués dans le roman : des endroits que non seulement je connais, mais que j'aime aussi beaucoup. Ça a été un vrai bonheur que d'imaginer les scènes qui s'y déroulaient.

Merci à NetGalley et aux éditions Belfond pour ce suspense haletant. Et pour le voyage le temps d'une lecture !

Une famille trop parfaite
Rachel ABBOTT
Belfond
ISBN 271446033X
EAN 978-2714460332
21,50€
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vendredi 18 novembre 2016

La main de Dieu - Philip KERR


Quatrième de couverture :

"Une série drôlement grinçante qui allie crime et ballon rond…
Un cocktail de suspense et d’ironie !"
Paris Match


Scott Manson, l’entraîneur du club de football de London City, se rend à Athènes avec son équipe pour disputer leur premier match de la Ligue des Champions. Alors qu’ils se préparent à affronter l’Olympiakos, la Grèce fait face à de violentes émeutes. La température monte en ville comme dans le stade, et le coach surveille de près ses joueurs. Aucune distraction n’est permise : ni alcool, ni soirées, ni jolies filles. Tout est parfaitement sous contrôle. Du moins, c’est ce qu’il croit. Jusqu’à ce que la mort s’invite sur le terrain et que le butteur star du City s’effondre en pleine action dans le stade de Piraeus. C’est le choc. Accident ou règlement de compte ? Les autorités mènent l’enquête, mais Scott Manson doit lui aussi découvrir la vérité, et vite, s’il veut rapatrier son équipe à temps pour le championnat.

Après Le Mercato d’hiver, Philip Kerr nous emporte une nouvelle fois dans les méandres du football international, un monde où le vice et la violence sont maîtres du jeu.

Traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel-Guedj.

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Mon avis :

Philip Kerr est un auteur prolifique. Même si je t'avoue, je ne connais de lui que la série des Bernie Gunther, dont MariChéri est fan. Sans pour autant abandonner l'inspecteur berlinois, l'auteur écossais a créé récemment un nouveau héros récurrent : Scott Manson. L'occasion aussi d'aborder un nouveau milieu, que l'on croit connaître mais qui nous réserve bien des surprises, celui du football professionnel. En effet, Scott est l'entraîneur d'un club londonien, fictif, le club, cela va sans dire.

Le foot, ce n'est pas mon sport préféré, bien loin de là. Mais comme un rien m'intéresse, je ne voyais pas pourquoi ne pas tenter cette lecture. Et puis je t'avoue que rien que le titre, allusion à un bien triste souvenir sportif pour les Anglais, m'a donné envie. Wikipédie l'expression si tu ne vois pas ce dont je parle.

La main de Dieu est le deuxième tome de cette nouvelle série, le premier, Le mercato d'hiver, est sorti en mai dernier.
J'ai longuement hésité à me lancer dans cette lecture, tu le sais, d'ordinaire, les séries pour moi, c'est "dans l'ordre" et jamais autrement. Et puis, comme je m'étais engagée à le lire rapidement et que le premier n'était pas disponible à la médiathèque ici, j'ai décidé de tordre le cou à mes principes, une fois n'est pas coutume. Et bien m'en a pris, parce que je me suis laissée embarquer. Même s'il n'empêche que je continue de vivement te recommander de commencer par le premier !

On suit l'équipe de London City en déplacement à Athènes en pleine période de désordre social. De disparition en mort suspecte. Évidemment, pour Scott Manson, c'est plus fort que lui, il faut qu'il mène l'enquête. Mais entre les rues prises d'assauts par les Grecs excédés par le système, les accrochages entre supporters de clubs rivaux, et le fonctionnement des instances bien différent de celui de l'Europe du Nord, la tâche est loin d'être aisée.

J'ai particulièrement apprécié le fait que fiction et réalité s'entremêlent. Kerr truffe son texte d'anecdotes sur le football, que ce soit sur des joueurs, des matchs ou des clubs, le tout sans jamais verser dans le catalogue, c'est plutôt sympa. On sent qu'il s'agit là d'un sport qu'il aime et respecte, même s'il n'hésite pas à l'égratigner de temps à autre.
Quant aux personnages, quelle galerie de portraits ! Avec en tête Manson, qui a sa part d'ombre mais terriblement attachant. Bref, je m'étais jurée de mettre le frein sur les séries tant que je n'aurais pas terminées celles que j'ai en cours mais, c'est plus fort que moi, j'ai replongé !

Merci à NetGalley et aux éditions du Masque pour cette super découverte.

La main de Dieu
Philipp KERR
Éditions du Masque
ISBN 2702441589
EAN 978-2702441589
Prix 20€
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mardi 15 novembre 2016

La vallée des ombres - Xavier-Marie BONNOT


Quatrième de couverture :

René Vasseur est une machine, un être au cuir épais qui a fait la guerre, qui a changé de nom. René Vasseur est un légionnaire. Après vingt ans d'absence, la haine au cœur, il revient dans son village natal, au fond d'une vallée industrielle dévastée par la crise. Peu à peu, surgissent les ombres du passé : la femme qu'il a aimée, l'ennemi d'enfance devenu flic, l'ami qui a basculé dans le grand banditisme, son père, ancien patron de la CGT locale, tyrannique et désabusé... Et le drame qui a bouleversé sa vie : la mort de son frère, Rémy, dix-huit ans, assassiné lors des grèves de décembre de 1986.
René est-il venu venger son frère ? Pourquoi ne l'a-t-il pas secouru alors qu'il en était capable ? Pourquoi a-t-il rejoint la Légion ?

J'ai peur. J'ai toujours eu peur. C'est peut-être pour cela que je suis dangereux.

Né en 1962, Xavier-Marie Bonnot est écrivain et réalisateur de films documentaires. Il remporte avec son premier roman, La Première Empreinte (L'Écailler du Sud, 2002), le prix Rompol et le prix des Marseillais. Le Pays oublié du temps (Actes Sud, 2011) a été récompensé par le prix Plume de cristal et Premier homme (Actes Sud, 2013) par le prix Lion noir. Il est désormais traduit dans le monde entier. Après La Dame de pierre (Belfond, 2015), La Vallée des ombres est son huitième roman. 

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Mon avis :

Une découverte pour moi et, autant te prévenir de suite, un véritable coup de cœur.

La vallée en question, c'est celle de la Romanche, dans la région de Grenoble, une zone où l'industrie métallurgique n'en finit plus d'expirer. René revient dans le village de son enfance, coincé entre l'usine et la rivière. Plus par devoir que par envie : son père est mourant.
Mais c'est aussi celle d'Uzbin, en Afghanistan, ou les Ifoghas, au Mali, autant de lieux de triste mémoire pour l'armée française. René y a laissé une partie de son âme, de celui qu'il était avant de s'engager dans la Légion.

Les ombres qui peuplent ce bout de terre sont nombreuses. Elles revêtent plusieurs formes. Il y a les fantômes comme le frère cadet de René, assassiné à l'usine, 20 ans auparavant, sa mère qui n'a pas survécu au drame, ce bel amour de jeunesse auquel il n'a laissé aucune chance, des absences, beaucoup d'absences... Trop probablement.
Il y a les secrets aussi, que l'on ignore mais que l'on sent planer, lourds de conséquences, et des questions. Pourquoi René n'a pas sauvé son frère ? Pourquoi est-il parti ainsi ?

En revenant, René revient sur son passé, mais aussi sur celui qu'il était et qu'il a perdu. Il veut combler les vides qui envahissent sa mémoire aussi. Une quête à la fois dangereuse et bouleversante.
Il sent que les derniers jours de vie de ce père avec qui il ne s'entend guère peuvent être déterminant, lui offrir les clés qu'il a renoncé à chercher depuis bien longtemps.

Xavier-Marie Bonnot nous offre un roman d'une noirceur et d'une âpreté absolues, à l'image de l'environnement dans lequel l'histoire prend place. Son style sans fioriture sert merveilleusement la quête de René, il m'a été impossible de poser ce roman en cours de lecture, je ne pouvais pas aller au bout, ne pas savoir. Et René, parlons-en, quel personnage !
Le récit aborde une multitude de sujets, la famille, le syndicalisme, la vengeance, l'amitié pour ne citer qu'eux, et est particulièrement dense. Mais l'auteur réussit à ne pas nous perdre en cours de route. Tout s'assemble formidablement pour donner au final un excellent roman noir.

Merci à NetGalley et aux éditions Belfond pour cette très belle découverte, exactement du noir que j'aime, et qui m'a donné très envie de découvrir d'autres titres de cet auteur.

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mercredi 9 novembre 2016

Les jumelles - Claire DOUGLAS


Quatrième de couverture :

Prix du premier roman Marie Claire au Royaume-Uni.

Après un accident tragique, obsédée par la mort de sa sœur Lucy, Abi s’installe à Bath dans l’espoir de reprendre pied. Mais elle y rencontre Beatrice et Ben, un couple de jumeaux qui l’attirent dans leur univers privilégié et trouble…
Invitée par Bea à vivre dans l’hôtel particulier qu’elle partage avec Ben, Abi met tout en œuvre pour satisfaire les exigences de ses amis. Aimantée par eux mais déstabilisée par leurs comportements étranges, elle est poussée vers la folie quand elle est visée ― mais l’est-elle vraiment ― par des événements inquiétants qui se produisent dans la maison…

Thème romanesque par excellence, la gémellité est ici abordée sous l’angle d’un suspense psychologique prenant qui joue des aspects les plus sombres de cette relation fusionnelle, dangereuse, et qui les révèle sans tabous.
 
À propos de l’auteur :
Pendant quinze ans, Claire Douglas a été journaliste pour la presse féminine et des quotidiens nationaux. Mais c’est à une carrière d’écrivain qu’elle se destine depuis toujours. Une ambition qui se concrétise lorsqu’elle remporte, avec Les jumelles, le concours du premier roman organisé par Marie Claire UK. Claire Douglas vit à Bath, en Angleterre.

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Mon avis :

Abi est journaliste free-lance. ou plutôt était car, depuis l'accident qui a coûté la vie à sa sœur jumelle dix-huit mois plus tôt, elle n'a plus goût à rien et il lui est de plus en plus dur de travailler. Cet accident, elle s'en sent responsable et cette culpabilité l'a menée jusqu'à commettre une tentative de suicide. Un séjour en hôpital psychiatrique et un traitement plus tard, elle tente de reprendre pied dans la vie. Elle quitte Londres pour Bath et tente de se faire de nouveaux amis.

Lorsqu'elle rencontre Bea, elle est troublée par la ressemblance de celle-ci avec sa sœur disparue. Troublée ensuite car la jeune femme a elle aussi un jumeau. Entre fascination, amitié et amour, les liens ne vont cesser de se nouer et se dénouer entre ces trois personnages, toujours à la frange de la folie. Mais lequel des trois est le plus fou...?

Sur l'éternel thème des faux semblants, Claire Douglas signe là un premier roman de très bonne facture. Elle mène son lecteur par le bout du nez, tentant de l'égarer à chaque nouveau chapitre et ça fonctionne. Les situations sont angoissantes à souhait, on en vient à soupçonner tout le monde, ça met assez mal à l'aise, c'est très réussi.
L'éditeur le conseille aux personnes qui ont aimé La Fille du Train de Paula Hawkins, je ne peux que confirmer.

Merci à NetGalley et à HarperCollins pour cette lecture angoissante pleine de rebondissements.

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mardi 8 novembre 2016

Scission - Chase NOVAK


Quatrième de couverture :

Adam et Alice Twisden ne sont pas des enfants ordinaires. Leurs parents ont subi un traitement expérimental contre l'infertilité et en ont payé le prix fort. La tante des jumeaux a obtenu leur garde et est déterminée à leur donner tout l'amour dont ils ont été privés jusqu'ici. Mais, au-delà du cocon qu'elle essaie de créer, d'autres forces règnent. Des bandes adolescentes issues de la même terrifiante procédure médicale rôdent dans les rues de New York. Les enfants vont devoir choisir leur camp.

Après Conception, Chase Novak revient hanter ses lecteurs avec un deuxième opus aussi diabolique qu'addictif, parfait dosage entre deux genres : le thriller et le fantastique.

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Mon avis :

Je préfère te prévenir tout de suite, ce roman est une suite, comme le laisse entendre la fin de la quatrième de couv'. Et s'il peut tout à fait être lu indépendamment, je pense qu'il est en revanche mieux de l'aborder après avoir lu Conception.

Dès les premières pages, on est plongé dans ce qui marque probablement la fin du précédent opus. C'est noir, c'est gore, c'est à peine croyable et je ne t'en dirai pas plus afin de ne pas te gâcher le "plaisir".
Une chose est certaine, Adam et Alice ont traversé des horreurs. Et dès le moment où leur tante obtient leur garde officiellement, tout semble se détraquer dans son/leur existence.

Il est compliqué de parler de ce roman sans trop en dévoiler. Toujours est-il qu'il se lit d'un trait, il nous happe dès les premières lignes. Le récit est peuplé de personnages inquiétants, et l'auteur ne peut s'empêcher de surfer sur la vague des faux-semblants, mais comme très souvent dans ce style de roman. Certaines scènes sont difficilement soutenables, ne t'inquiète pas, deux ou trois tout au plus, et elles ne durent pas dix pages non plus.
Concernant le côté fantastique, moi qui ne suis pas une grande adepte, j'ai trouvé qu'il était ici très bien dosé, que l'auteur parvenait à éviter l'écueil du grand-guignol qui me dérange toujours
Mention spéciale pour la fin, je l'ai trouvée presque romanesque et poétique.

Un page-turner plutôt sympa que j'ai apprécié.
Merci à NetGalley et aux éditions Préludes de m'avoir fait trembler en compagnie d'Adam et Alice.

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