jeudi 6 octobre 2016

Je sais pas - Barbara ABEL


Quatrième de couverture : 

Une belle journée de sortie des classes qui vire au cauchemar.
Une enfant de cinq ans a disparu.
Que s'est-il passé dans la forêt ?
À cinq ans, on est innocent, dans tous les sens du terme.
Pourtant, ne dit-on pas qu'une figure d'ange peut cacher un cœur de démon ?

Prix du Polar Découverte Les Petits Mots des Libraires

Née en Belgique en 1969, Barbara Abel est passionnée de théâtre et de littérature. À 23 ans, elle écrit sa première pièce de théâtre. Pour son premier roman, L'Instinct maternel (Le Masque, 2002), elle a reçu le Prix Cognac. Aujourd'hui, ses livres sont adaptés à la télévision, au cinéma, et traduits dans plusieurs langues. Après L'innocence des bourreaux (Belfond, 2015), Je sais pas est son onzième roman.

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Mon avis :

Aujourd'hui sort ce très bon roman, le dernier de Barbara Abel. S'il s'agit d'un auteur dont j'ai lu plusieurs ouvrages, notamment Derrière la haine et Duelle qui, s'ils m'ont agréablement divertie, n'ont hélas pas laissé une empreinte indélébile dans ma mémoire. Mais je ne me formalise jamais et m'efforce de toujours laisser une seconde/troisième chance à un auteur. Aussi, quand j'ai eu l'opportunité de découvrir celui-ci un peu avant tout le monde, je n'ai pas dit non, bien loin de là.

Difficile de faire le pitch sans trop éventer l'intrigue, mais je vais tenter de m'y coller.

Emma est une jolie petite poupée blonde de 5 ans. Un soir, elle surprend Camille, sa maman, embrassant son amant sur le pas de leur porte. A-t-elle vu ? Et si oui, qu'a-t-elle vu ?
Le lendemain, c'est jour de sortie scolaire, en forêt. Emma, sous ses airs d'ange, a un fichu caractère. Elle s'éloigne de ses petits camarades et finit par se perdre dans la forêt. Branle-bas de combat, les instituteurs partent à sa recherche, et Mylène, sa maîtresse, finit par la retrouver.
C'est pourtant seule que l'enfant réapparaît. Que s'est-il passé ? Où est Mylène ? L'a-t-elle même seulement vue ? L'enfant n'a qu'une phrase à la bouche... "Je sais pas."

Impossible de poser ce roman une fois que tu as mis le nez dedans. Dès les premières pages, on se retrouve happé par l'action, embarqué dans un suspense passionnant. Parce que le grand talent de Barbara Abel, c'est de savoir imbriquer les uns dans les autres des faits qui n'ont apparemment rien en commun, jusqu'à créer une intrigue proche de la perfection qui te tient en haleine sans faillir. Même la plus banale des situations cache quelque chose. Bon ou mauvais, impossible de le savoir à l'avance et c'est très bien comme ça. Les rebondissements s'enchaînent jusqu'à la fin. J'allais écrire jusqu'au KO final, me suis reprise, mais finalement il y a de ça.

Les personnages éveillent en nous une palette de sentiments aussi large que possible. Tantôt on a envie de les soutenir, de les plaindre, tantôt on se dit qu'ils n'ont pas volé ce qui leur arrive. Et qu'à la limite, si leur situation pouvait empirer, on ne verserait pas une larme pour eux. Je t'avoue que moi qui suis du genre à "adorer détester", je me suis régalée pour le coup.
J'ai particulièrement aimé la façon dont leur psychologie est fouillée, ça aussi, c'est une des grandes forces de l'auteur.

Pour conclure, je te dirai, mais tu l'auras compris, que Barbara Abel signe là un très bon roman. Un coup de maître que je te recommande sans réserve.
Et un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond pour ces heures de lecture sous tension.

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