Quatrième de couverture :
Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière.
Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes.
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue,
aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des
grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au cœur
des ténèbres.
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté.
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption...
"Karine Giébel signe un suspense implacable et brosse, avec Marianne,
un portrait de femme écorchée digne de la Lisbeth de Stieg Larsson." 24 heures.
***
Mon avis :
Finalement, je me suis lancée la semaine dernière, en me disant que,
comme c'était déjà bien sombre dans ma tête, le moment était peut-être
opportun.
Et pour le coup, du noir, j'en ai bouffé. Que dis-je, je l'ai même
dévoré puisque je n'ai mis que deux jours à le terminer. Une lecture qui
m'a ébranlée. Très sûrement. Bon, je ne te cache pas qu'il ne va pas
être simple de te donner mes impressions sans m'emmêler les pinceaux,
tant j'ai été secouée.
Avant tout par l'implacable précision avec laquelle l'univers carcéral
est décrit : il m'a semblé percevoir chacune des sensations évoquées,
sentir toutes les odeurs, souffrir de l'absence de lumière... un peu
comme si j'étais moi-même enfermée. Ça a rendu ma lecture très
éprouvante. Et moi qui ai un réel problème avec l'injustice, j'ai
souvent bondi, en découvrant les traitements infligés aux détenus
notamment.
Étonnamment, je me suis incroyablement attachée au personnage de
Marianne, meurtrière certes, mais surtout écorchée vive, bien plus
victime que bourreau au bout du compte. Un grand personnage comme le
laisse entendre la quatrième de couverture.
Pour ce qui est de la trame narrative, je n'ai pas imaginée qu'elle
puisse être truffée d'invraisemblance, après tout, je n'y connais rien,
moi, à la prison, au système judiciaire, au monde des flics, pourris ou
pas. Il y a bien quelques ficelles un peu grosses mais elles n'ont en
rien terni le plaisir que j'ai eu à lire ces 988 pages, c'est
l'essentiel.
Bon, avec Karine Giébel, il y a fort à parier que les choses se
terminent très mal, c'est d'ailleurs ce que j'aime particulièrement avec
cet auteur, la noirceur assumée, jusqu'au bout. Un très grand roman que
je te recommande vivement !
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